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L'Afrique, terre de promesses

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L’Afrique réussira son développement que si elle surmonte trois défis :
- Le premier défi est celui de la gouvernance. Avant l’adoption de systèmes politiques à l’image occidentale (élections libres, presse  indépendante, etc), le plus important repose sur le changement et l’alternance des élites et des dirigeants. Les pays qui conservent une équipe au pouvoir pendant 30 ou 40 ans se sclérosent et subissent la corruption. La gouvernance couvre d’autres domaines, notamment la qualité de l’administration qui est faible en Afrique, ou encore la fiscalité qui s’applique d’une manière inégalitaire, ce qui n’est pas possible pour les entreprises. Quand une entreprise paye beaucoup d’impôts et qu’une autre en est exonérée pour des raisons x ou y, ce qui n’est pas acceptable. Il faut aussi que les règles fiscales soient relativement stables : il est en effet décourageant pour un investisseur de voir des règles qui changent en permanence. Le problème de la justice et du climat des affaires reste préoccupant. Seule l’entreprise crée de la richesse. Le rôle de  l’État  est d’organiser. Pour payer ses fonctionnaires, il prend l’argent où il est, c’est-à-dire à ceux qui créent de la richesse primaire. Ainsi, tout ce qui n’aide pas au développement des entreprises nuit au développement de l’Afrique.

- Le deuxième grand défi est celui des infrastructures. Certains affirment qu’il s’agit de la vieille économie, que les trains, les routes ou les ponts passent au second plan à l’heure du digital, et de l’informatique. Un pays qui ne dispose pas de ponts, de routes ou d’électricité ne peut développer une économie ; deux tiers des Africains n’ont pas actuellement accès à l’électricité. Quelle frustration de posséder un ordinateur portable et de ne pas avoir de prise de courant pour le recharger ! Jean-Louis Borloo milite pour l’électrification de l’Afrique, sujet clé.
Le désenclavement des pays de l’intérieur représente un grand problème. Parler de l’Afrique est un contresens méthodologique car elle compte 54 pays. Il faudrait parler des 54 pays et des 54 présidents. L’une des grandes caractéristiques économiques de l’Afrique est  d’avoir des pays qui disposent de façades maritimes et de ports, et d’autres pas. On peut très bien vivre dans un pays enclavé, mais il faut disposer d’aéroports, de routes et d’un système de communication qui fonctionne.
L’urbanisation accélérée reste préoccupante. En Afrique, quand la population d’un pays double, celle de la ou des grandes villes triple dans le même temps. Ainsi, le taux de croissance de l’urbanisation apparaît deux fois plus rapide que celui de la population. Aujourd’hui, trois villes comptent plus de dix millions d’habitants : Le Caire, Kinshasa et Lagos. Dans les années 2040, il devrait en avoir 30 ou 35. Lagos (Nigeria) dépassera les 50 millions d’habitants…
Le Niger ne dispose que d’une seule richesse : l’uranium. Quand ce pays a accédé à l’indépendance en 1960, il ne comptait que 2 millions d’habitants, contre 20 millions aujourd’hui. Avec un taux actuel de fécondité de 7,4 enfants par femme, les Nigériens seront 80 millions en 2050; Niamey passera de 1 à 8 millions d’habitants entre aujourd’hui et 2050. Face à cette croissance  des villes, le premier défi  sera  celui des infrastructures.

- Le troisième défi est celui de l’éducation et de l’information. On ne peut développer durablement l’Afrique si les jeunes ne sont pas formés à des métiers qui leur donneront des emplois. Les philosophes et sociologues sont légion, ainsi que les historiens qui continuent leurs études à 32 ans…L’Afrique a besoin de soudeurs, de charpentiers ou de menuisiers etc. La formation demeure très importante, surtout avec 12 millions de jeunes qui arrivent tous les ans sur le marché du travail (en 2035, ce sera 20 millions !).


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