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Quel juge pour demain?

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En juillet 2013, le gouvernement a fait voter une loi interdisant au Garde des Sceaux, pourtant chef du Parquet, de donner une instruction individuelle à un Procureur, c’est-à-dire un ordre concernant un dossier. Il pourrait être choquant qu’un ministre intervienne dans la conduite d’un dossier judiciaire, si le but poursuivi était partisan, s’il s’agissait de protéger un ami ou d’accabler un adversaire. Mais pourquoi faudrait- il qu’un tel avis soit interdit de façon générale ?

Nous sommes dans un monde curieux où l’exercice du pouvoir apparaît vite comme peccamineux. Le bon exercice du pouvoir serait celui qui consisterait à ne pas l’exercer !

Nous en sommes arrivés à penser que l’autorité normale est précisément celle qui serait dépourvue…de toute autorité. Le bon dirigeant devrait être à ce point démocratique qu’il aurait renoncé à l’exercice du pouvoir. Cette vision de la démocratie est une manière de préférence pour l’immobilisme, de timidité culpabilisée conduisant tout droit à une autodestruction prétendument vertueuse qui n’aboutit pas à grand-chose. L’idée qu’il existe un lien respectable entre le gouvernement et le Parquet paraît normale, mais à la seule condition de la transparence. Les instructions données ne doivent pas être formulées dans le secret propice à accueillir toutes les vilenies. L’ombre n’est pas toujours le lieu de la faute, mais elle favorise le regrettable épanouissement de l’inavouable. L’ordre du ministre, qui devrait être exceptionnel, n’a pas à être interdit dès lors qu’il sera écrit, à la disposition de toutes les parties et, selon l’état de la procédure, rendu public.


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