La sérendipité peut être porteuse d’enjeux et alimente un autre débat : celui qui oppose les partisans d’une science libre autonome à ceux qui défendent la vision d’une science dirigée, programmée, planifiée. Ce que revendique très fermement Flemming (découvreur de la pénicilline par un moyen accidentel) va au-delà des désaccords concernant la sérendipité dans l’activité scientifique. Il s’agit de la liberté des chercheurs, de la liberté de la science fondamentale. La sérendipité constitue un argument majeur pour justifier son existence. Les grandes découvertes ont été faites le plus souvent par des chercheurs libres de suivre les pistes que le hasard ou la chance leur ont fournies dans les laboratoires scientifiques. Il est possible de planifier des aspects de la recherche, mais on ne peut programmer l’art ni la littérature. Le génie n’est pas programmable. La sérendipité sert de justification à la liberté des chercheurs. La sérendipité devient, chez les scientifiques, un argument décisif pour affirmer leur besoin de liberté. Il s'agit de l’exaltation de la liberté comme une manière d’opposer l’idéal scientifique à la barbarie totalitaire, surtout pour les scientifiques de l’immédiat après-guerre.
Ce mot oublié refait son apparition au tournant du 21e siècle. C’est à la faveur du web que le mot sérendipité commence à se diffuser vers la fin des années 1990. Pour les internautes, la toile est la découverte de liens inattendus ou incongrus menant à l’information recherchée ou bien ouvrir le chemin vers des trouvailles précieuses. Les premiers temps du web favorisaient de telles pratiques qui relevaient plus de la rencontre que de la recherche. Mais c’était avant ! Avant que les moteurs de recherche ne fonctionnent par indexation automatique des mots. Par une analyse utilisant des algorithmes d’évaluation, ils nous orientent par des millions de requêtes vers une liste de suggestions qui, de fait, limite les recherches. La sérendipité, elle, n’est pas programmable, ni planifiable, parce qu’elle procède de l’interaction entre un fait inattendu et son interprétation, et qu’elle relève du rapport singulier que l’individu entretient avec la connaissance.
Ce mot oublié refait son apparition au tournant du 21e siècle. C’est à la faveur du web que le mot sérendipité commence à se diffuser vers la fin des années 1990. Pour les internautes, la toile est la découverte de liens inattendus ou incongrus menant à l’information recherchée ou bien ouvrir le chemin vers des trouvailles précieuses. Les premiers temps du web favorisaient de telles pratiques qui relevaient plus de la rencontre que de la recherche. Mais c’était avant ! Avant que les moteurs de recherche ne fonctionnent par indexation automatique des mots. Par une analyse utilisant des algorithmes d’évaluation, ils nous orientent par des millions de requêtes vers une liste de suggestions qui, de fait, limite les recherches. La sérendipité, elle, n’est pas programmable, ni planifiable, parce qu’elle procède de l’interaction entre un fait inattendu et son interprétation, et qu’elle relève du rapport singulier que l’individu entretient avec la connaissance.