Cet homme seul, mais qui a su bien s’entourer a, après plus de 200 réformes toujours en vigueur pour la plupart, transformé profondément l’administration française et dans le même temps restructuré l’armée pour lui donner un encadrement compétent ainsi que de nouvelles stratégies qui lui ont permis de venir à bout des sept coalitions formées par les cours européennes. Il faut aussi prendre en compte les immenses progrès effectués dans le domaine des sciences, sous couvert de l’Institut dont Napoléon était membre, avec notamment des savants tels que Laplace, Monge et Lacépède. Dans le même temps Pierre-François Percy inventait les ambulances qui permettaient d’opérer les blessés à proximité du champ de bataille et Dominique Larrey, chirurgien de la garde impériale, mettait au point de nombreuses techniques chirurgicales.
L’Europe, et peut-être le monde, doivent beaucoup à Napoléon qui a su à la fois maîtriser les arcanes de la politique et de la communication qu’il a mis à son propre service et à celui de la France. Napoléon incarnait cette grandeur et cette puissance de la France éternelle et victorieuse qui se reconnaissait en lui ; il a su imposer à l’Europe, puis au reste du monde qui les a adoptées, les valeurs essentielles mais à l’époque subversives de la Révolution française : liberté, égalité, fraternité et méritocratie. Ce qui lui a valu l’opposition quasi immédiate des monarchies européennes qui sentaient leur trône vaciller sous l’impact d’une telle idéologie. Nous sommes les héritiers de Napoléon qui a su valoriser le mérite et le talent et considérer comme un titre de noblesse le sang versé plutôt que le sang reçu, fût-il bleu. La société moderne est, en effet, bâtie sur ce modèle. Napoléon, reconnaissant le talent où qu’il fut, n’avait-il pas fait d’un simple fils de paysan ou de tonnelier un maréchal d’empire ou un ministre ? Voilà ce que nous devons à cet homme qui a su mourir dignement, loin des siens, en se sacrifiant en victime expiatoire en se livrant à l’Anglais, son pire ennemi, pour soustraire le peuple français à la vindicte des ennemis.
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