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La guerre loin des tranchées

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L’Union sacrée s’installe rapidement. Le cardinal de Cabrières déclare que son clergé se met au service de la patrie. On voit les écoles laïques et catholiques de Montpellier s’unir dans un comité pour exercer la solidarité. Ce sentiment, comme la camaraderie, joue un rôle essentiel pour soutenir le moral au front comme à l’arrière, où l’on subit sans cesse des agressions : celles du temps qu’il fait, des parasites, des combats, d’harassants déplacements, le manque d’eau potable, une nourriture souvent quelconque, le courrier qui n’arrive pas, l’inquiétude de l’instant et du lendemain, la préoccupation du sort de la famille et de la gestion de la propriété.
 
Les 3 879 prisonniers héraultais souffrent loin de leur pays et de leur famille. Sont-ils au moins bien traités ? Cas rares mais exemplaires, certains comme Emile Héran de La Boissière, semblent heureux dans les fermes où ils travaillent.

À l'arrière, les difficultés n'en sont pas moins nombreuses et intenses, car l'économie est désorganisée et avant tout consacrée à la guerre ; la vie est chère, à Soubès, sur 13 denrées, l’augmentation atteint presque 400 % en quatre ans. Le journal passe de 5 sous à 25 entre 1914 et 1918. Le rationnement  est instauré avec six catégories, selon l’âge et la profession. On court après le ravitaillement, le marché noir s’installe.

On vit dans l'angoisse et dans l'incertitude du sort des hommes sous les drapeaux. Le facteur, qui passe deux ou trois fois par jour selon les communes, devient un personnage clé au quotidien. Tout se modifie dans la vie familiale, à la maison, à l’école, au travail, dans la vie sociale, dans les loisirs, jusque dans la pratique religieuse. Les femmes prennent une plus grande place dans la société, assurent les travaux et se chargent de responsabilités

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