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Les cordes vibrantes de Pablo Casals

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Refusant les nombreuses sollicitations venues du monde entier, agrémentées de cachets fabuleux qu’il refuse, Pablo Casals accepte, pour subsister, la venue d’élèves qui le rejoignent à  Prades . Le pianiste Mieczyslaw Horzszowski qui lui rend visite lance alors une idée : « Vous ne pouvez condamner votre art au silence. Puisque vous ne voulez pas quitter Prades, permettez-nous que nous venions ici, un groupe de musiciens et que nous donnions des concerts avec vous ». En 1950 est célébré le bicentenaire de la mort de Bach. A cette occasion, les plus grands interprètes européens et américains acceptent de se déplacer en renonçant à leurs cachets, les bénéfices devant être reversés à l’hôpital de Perpignan où sont encore soignés de nombreux réfugiés espagnols. Pablo connaît les risques de la constitution d’un orchestre d’autant que la petite ville de Prades ne dispose ni d’une infrastructure hôtelière décente (seulement 30 chambres), ni d’une desserte facile depuis Perpignan. A cette occasion naquit le Festival Pablo-Casals de Prades, qui sera consacré à Bach. Toutefois, le maître décide que ce festival sera avant tout une entreprise familiale, que chacun fera preuve de désintéressement . A la seule évocation du nom de Casals, les plus grands musiciens, dont la plupart attendent depuis vingt ou trente ans de jouer avec le maître, répondent présents. Ils seront logés chez l’habitant et les répétitions auront lieu dans la salle de réfectoire du collège de jeunes filles. Chaque jour de concert, la SNCF mettra à disposition des « pèlerins » des trains spéciaux pour Prades. Les autorités religieuses acceptent avec enthousiasme que l’église Saint-Pierre soit transformée en salle de concert. A 73 ans, Pablo Casals plus que quiconque donne de sa personne pour cet évènement musical. Le 2 juin 1950, jour d’ouverture du festival, il n’y a plus une seule place dans l’église pour entendre en ouverture l’incontournable Suite N°1 en sol majeur de Bach.

A travers ce festival Bach, Pablo Casals donne également une leçon aux critiques qui mettront cinq ans à venir. Du monde entier, en particulier des Etats-Unis, les mélomanes se sont donné rendez-vous à Prades. Pablo Casals se donne comme défi de faire de Prades un nouveau Bayreuth. Il est écrit qu’au travers du festival Pablo Casals, « Prades doit être lié à Casals comme Bayreuth l’est à Wagner, Salzbourg à Mozart et Beethoven à Vienne ».

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