Au XIXe siècle, deux oratorios dominent le panorama musical européen avec Elias, de Félix Mendelssohn, et L'enfance du Christ, dû à Hector Berlioz. Puis sont venus Le Pèlerinage de la rose (1851), que son auteur - Robert Schumann - définit comme étant "un oratorio profane". Après une courte éclipse, en dépit des œuvres de Saint-Saëns (Samson et Dalila) et de Richard Strauss (Salomé) qui, remaniées par leurs compositeurs, deviennent des opéras, après avoir été des oratorios, il faut attendre le renouveau de la composition musicale avec la rupture du goût, des conventions, de la mode, dans la société autour de 1910, pour que ce genre musico-littéraire fasse florès au cours du XXe siècle. Ce renouveau s’effectue soit sous des formes évoluées comme l'oratorio scénique des Carmina Burana de Carl Orff, soit par un retour aux sources qui se matérialise par un prélude musical, une tripartie du récitatif avec un sujet récitant, et une alternance des parties chantées par le chœur, les solistes, et le soutien de l'ensemble orchestral. C'est dans cette perspective que se situe, après son Roi David, le grand oratorio d'Arthur Honegger. Très introduit dans la vie parisienne, Honegger demande en 1934 un texte pour le récitatif à l'écrivain chrétien Paul Claudel, sur le thème de Jeanne d'Arc au Bûcher, oratorio pour lequel il se propose de composer la musique. C'est à Bâle qu'eut lieu la première, le 18 mai 1938 ; le rôle de Jeanne d'Arc étant tenu par la grande Ida Rubinstein. En 1954, Roberto Rossellini réalise un film avec Ingrid Bergman dans le rôle de Jeanne sous le titre de Giovanna d'Arco al rogo, magistrale transcription sur pellicule de notre Jeanne d'Arc au Bûcher. La Halle aux Grains de Toulouse a programmé, le 14 février 2015, Jeanne d'Arc au Bûcher ; il s’est agit d’un oratorio dont le texte fut créé par Paul Claudel, avec la musique composée par Arthur Honegger, et pour récitante Marion Cotillard.
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