Prisonniers du processus de globalisation, nous serons de plus en plus affectés par le poids de la Chine et son devenir doit nous concerner. Nous n’avons pas le choix, il faut chercher à la comprendre pour définir une stratégie face à sa puissance.
Mon stage m’a permis de dégager trois regards sur la Chine : un regard positif pour mettre en évidence ses réalisations et son succès ; un regard inquiet sur les dysfonctions du modèle original actuel et un regard prospectif sur ce qui pourrait arriver et les conséquences qui en découleraient pour notre planète.
En particulier, améliorer les conditions matérielles n’augure pas d’une révolte de grande ampleur dans la rue. Certes, les jacqueries sporadiques organisées par les paysans, les manifestations urbaines exprimant un mécontentement local, les grèves pour dénoncer de mauvaises conditions d’emploi et de travail risquent de se multiplier. Mais les appareils de contrôle et de propagande mis en place sont d’une redoutable - et souvent triste - efficacité. Si la dynamique de croissance demeure, les opportunités créées n’encourageront pas à la révolte de ceux qui en bénéficient. Le gouvernement (le PCC) demeure trop attaché à ses privilèges et fera l’impossible pour en garder les avantages.
Certes, le président chinois ne semble pas vouloir prendre le chemin de Gorbatchev, et les pressions contre les dissidents, la liberté de parole, les séparatistes et la société civile ne diminuent pas. Elles se multiplient plutôt. Xi Jing Ping ne semble pas être le réformateur évoqué au moment de sa nomination. Les « forces hostiles occidentales », les « dissidents de l’intérieur » sont perçus comme des menaces, au même titre que la démocratie constitutionnelle occidentale, la promotion des droits de l’homme, l’indépendance de la justice, l’indépendance des médias ou la critique du parti. L’apprentissage de la démocratie est un long chemin et ni les valeurs confucéennes, ni le besoin de garder les privilèges d’une oligarchie dirigeante autoritaire ne seront des accélérateurs du changement. Tout ne se transforme pas rapidement !