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Les croisades, de bonne ou mauvaise foi

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Curieux épisode que cette période des croisades qui recouvre près de deux siècles du Moyen Âge. Cette initiative occidentale a modifié l’histoire mondiale en réveillant l’Orient. Hormis une vision partiale que permet l’idéologie, il est difficile de faire une synthèse objective de cet intervalle que l’on peut qualifier de peu rationnel. La perception de l’ensemble des croisades au XXIe siècle n’a rien à voir avec celle des siècles précédents et notamment du XIXe ; c’est la parfaite illustration de l’anachronisme dans l’Histoire. Une vision très positive, idéalisée, des siècles précédents contraste avec le regard très critique que nous portons aujourd’hui. C’est une histoire simple des idéologies fluctuantes en fonction des intérêts des systèmes dominants. Culturellement, nous sommes différents et chaque période réinvente l’Histoire en fonction de ses impératifs. Notre vision de l’Histoire est assez révélatrice de notre « modernité » où la diffusion de l’information, l’absence de repères historiques dans la formation de notre jeunesse et le retour au manichéisme nous éloigne de la pensée rationnelle. Ainsi, tous les moteurs qui animaient l’homme de ce Moyen Âge des XIe et XIIIe siècles sont négligés afin d’en faire ressortir un message compatible avec l’idéologie de l’instant. Les croisades sont des aventures humaines, un peu folles, une épopée finalement tragique où se mélangent les intérêts les plus cyniques, au fanatisme ou à l’idéalisme le plus désintéressé et cela en dehors de toute hiérarchie sociale. Le tout dans un contexte de ferveur religieuse qui enflamme l’Occident. Nous sommes très loin d’une lecture matérialiste de l’Histoire. Le croisé est un homo sapiens ni meilleur, ni plus mauvais que nous ne le sommes. Il est mû par les mêmes moteurs humains que nous, avec quelques nuances : la difficulté d’imaginer l’avenir liée à une espérance de vie plus courte où chaque jour est en soi une existence, une vision sur le monde quasi nulle, l’espoir de trouver un monde meilleur idéalisé. Tout pousse alors à l’aventure humaine. Les croisades auxquelles nous nous référons sont si différentes. Soit d’essence spirituelle comme la première, soit mercantile comme celle menée en sous-main par Venise afin de s’emparer de Constantinople, soit ignoble comme le détournement de la croisade des enfants, vendus par des marchands comme esclaves en Orient. La chronologie, la complexité des événements qui se répètent et s’intriquent rendent sa compréhension difficile à une première lecture. C’est une partie de poker avec de trop nombreux joueurs. Au départ, Francs, Byzantins et Musulmans, puis tout se complique avec l’apparition d’autres intervenants et d’alliances imprévisibles. Même les Mongols s’y mêlent. Un jeu subtil qui étend les combats jusqu’en Égypte. Jérusalem est très convoitée, comme de nos jours, mais les chemins pour la conquérir sont tortueux.

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