Non, YouTube n’est pas uniquement réservé aux humoristes qui racontent des blagues dans leur chambre et aux filles qui font des tutoriels de maquillage. Depuis quelques années, plusieurs dizaines de chaînes portant des noms étranges, comme e-penser, AstronoGeek, Nota Bene, Le Mock ou encore Linguisticae, proposent aux internautes des contenus de qualité traitant de sujets aussi variés que l’histoire, l’astronomie, la physique, la littérature ou la philosophie. Dans ce YouTube du savoir, point de cours magistral soporifique, tout est fait pour captiver le spectateur à coups de vidéos mélangeant sérieux et humour, de documentaires sur le terrain et d’expérimentations scientifiques dans le salon. Si la plupart de ces programmes sont tenus par des amateurs éclairés, cela ne les empêche pas d’être considérés comme tout à fait sérieux par la communauté enseignante, qui les utilise dans les salles de classe du lycée.
Les enfants de « C’est pas sorcier »
Pour comprendre les origines de ce phénomène, il faut remonter quelques années en arrière. Sur le YouTube américain, les vidéos de vulgarisation sont déjà bien installées dans le paysage, avec des chaînes comme VSauce qui est une institution cumulant plus de 1,4 milliard d’abonnés depuis sa création en 2007. En France, l’émergence de ce phénomène prend un peu plus de temps qu’outre-Atlantique et il faut attendre 2014 pour voir arriver les premières chaînes avec notamment e-penser de Bruce Benamran. Ce dernier s’attaque à des sujets tout aussi variés que les bâillements contagieux, la formation des arcs-en-ciel ou les origines des trous noirs. Dans son sillage, des dizaines d’autres chaînes s’ouvrent dans les années qui suivent avec des thématiques plus précises. Leur point commun ? Remettre au goût du jour la vulgarisation scientifique, comme ce fut le cas à la télévision dans les années 1990-2000.
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