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God save Europe!

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Le Brexit peut encourager d’autres pays à suivre le même chemin et à demander leur départ, mais cela peut aussi inciter les États qui y sont prêts à reprendre la marche en avant. Certains pays devront être en mesure, sans que les autres ne s’y opposent, de faire un pas décisif vers plus d’intégration économique et politique. Ce pourrait être par exemple les pays de la zone euro. Le Brexit peut certes affaiblir l’Union européenne, mais il peut aussi être une chance pour l’Europe, il a au moins le mérite de remettre les choses à plat. Le Royaume-Uni constatera rapidement ce qu’elle perd en sortant de l’Union (réinstauration de droits de douane, de visas, etc.) Le Brexit va l’exclure de fait de toute participation aux politiques communautaires pour lesquelles elle n’aura plus son mot à dire: marché commun, politique agricole commune, énergie, immigration, etc... Cela aura forcement des conséquences et il n’est pas absurde de prévoir des réactions très négatives dans les milieux économiques et financiers. Certains investisseurs ne cachent plus leur intention de quitter la place de Londres. Mais soyons objectifs, le départ du Royaume-Uni est une occasion inespérée pour l’Europe de ne plus se sentir liée par une obstruction systématique à tout ce qui peut faire avancer l’Union européenne vers plus d’intégration. Il faut donc saisir cette chance, à condition que les pays membres actuels sortent d’un climat de morosité mortifère et prennent conscience de l’urgence de relancer l’Europe en mobilisant, notamment autour de l’Allemagne et de la France, les pays qui sont prêts à aller de l’avant. VERS UN PROJET REFONDATEUR Où allons-nous ? Les chefs d’État et de gouvernement qui nous dirigent le savent-ils vraiment ? La Commission européenne, qui continue de fonctionner comme si elle ignorait que la maison commence à brûler, le sait-elle si bien ? Comment peut-on demander aux peuples d’Europe de se mobiliser sur un projet dont les animateurs ne semblent plus eux-mêmes vraiment convaincus ? L’Europe s’est faite par des réalisations concrètes, créant en 60 ans des solidarités réelles, fixées dans des institutions solides, mais trop complexes pour le citoyen. L’Europe n’est plus comprise par le citoyen qui a tendance à n’y voir que des contraintes inutiles. Pour redresser le navire qui prend l’eau, il y a deux conditions: La première condition est de permettre aux peuples européens de s’exprimer enfin sur cette Europe, une Europe que personne, si l’on y regarde bien, ne rejette vraiment dans son idée mais que beaucoup rejettent dans son fonctionnement. L’Europe a été initiée et construite par des élites, il faut aujourd’hui redonner la parole aux Européens eux-mêmes. Il faudra peut-être passer pour cela par un leadership identifiable, une personnalité qui incarne les grands idéaux et les valeurs européennes, au-delà des institutions et des débats politiques du quotidien, au-delà des identifications nationales. La deuxième condition est de donner à l’Europe une dimension maîtrisable: L’Europe à 28 ne peut plus fonctionner comme une Europe à 6 ou à 12. Il faut donc repartir sur de nouvelles bases avec les quelques pays prêts à franchir les pas décisifs, fédérateurs et compris, voire initiés par les peuples eux-mêmes. Il ne s’agit pas d’exclure les autres mais plutôt de leur permettre de rejoindre à leur rythme, ou même de ne pas rejoindre ce noyau refondateur. Ce projet refondateur devra s’appuyer obligatoirement sur la reconnaissance forte des identités propres à chaque peuple. Les nations ne sont pas un frein à l’Europe mais en sont la texture essentielle à partir de laquelle pourra se reconstruire un projet commun. La devise européenne « Unis dans la diversité » choisie en 2000 et malheureusement non reprise dans le Traité de Lisbonne, doit pouvoir reprendre tout son sens.

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